La Prohibida

Idole des jeunes et petite babydoll
Comme beaucoup de gens, j’ai rencontré la Prohibida sur Youtube. Une rencontre du troisième type. Un ordi servait de juke-box, dans une soirée arrosée, et au milieu des clips de Britney et autres tubes usés des années 80, elle est apparue. « D’emblée géniale », pour paraphraser Libé à propos de Sophie Marceau dans un nanar dont j’ai oublié le nom. Une vraie créature pop, avec un look incroyable et des refrains entêtants. Un peu comme si l’héroïne du dessin animé Jem & les Hologrammes avait pris trop de MD et volé la combi léopard mauve d’un personnage d’Almodovar. Je découvrirai plus tard que les racines noires de son imposante chevelure synthétique à la Cher circa 1984 avaient été faites à la bombe de peinture noire. Bricoleuse la Prohibida… Et puis je me suis procuré son premier album, que j’ai écouté en boucle, plaisir coupable vite assumé, comme mon amour immodéré pour les moules à l’escabèche. Dans ses mélodies un peu kitsch et minimales, je retrouvais une Lio qui se serait cramé les cordes vocales sur la plage de Benidorm et j’adorais ça. Les chansons de la Prohi sont d’ailleurs devenues pour moi la bande son d’un truc heureux. Elles sentent bon la sangria, l’été à Madrid, la drogue pas chère et les nuits qui n’en finissent pas... Elle est venue plusieurs fois chanter à Paris, on l’a vue avaler trois tranches de jambon de pays, avant son show, « parce que c’est bon pour la voix ». Un jour, avec Hugo mon meilleur ami, on est allé la voir en Espagne, dans une salle immense où venait de jouer Beyoncé quelques jours plus tôt. Elle assurait la première partie d’un groupe très populaire, devant 7000 ou 8000 personnes. C’était un peu la cerise sur sa tortilla, les gens l’ont accueillie comme une star avec sa nouvelle perruque à la Deneuve, et ce soir-là, j’ai versé quelques larmes dans la fosse. La Prohibida ne remplira jamais les stades, elle ne travaillera jamais avec Timbaland. Et c’est tant mieux. Pour chaque Madonna, il y aura toujours une Prohibida. Et qui sait, c’est peut-être elle qu’on retiendra.
Bijou


combinaison d’astronaute en lin argenté brodé et body entièrement rebrodée de papillotes de Noël : ERIC TIBUSH COUTURE


robe-blouson zippée à paillettes : CARLOS DIEZ / body en peau synthétique : CHAUMEN, chaussures : PLEASER


robe en peau synthétique : CARLOS DIEZ, chaussures : CHRISTIAN LOUBOUTIN, bracelets : HELENE ZUBELDIA


Réalisation
Hugo Lopez

Photographie
Antoine Capet

Stylisme
Azadeh Zoraghi

Lieu
La Machine du Moulin Rouge

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