Chinese Shining

L’Extrême-Orient serait à l’Est de Paris

Mériadek Caraes

Qu’il semble lointain le temps des fastes et de la splendeur de Chinagora, quand pétards et feux d’artifice annonçaient l’ouverture de cette Chine aux portes de Paris en 1992. Restaurant-karaoké, galeries commerciales, salles d’expositions, de conférences, de réceptions, jardin zen, tout est désormais fermé. Seul l’hôtel 3 étoiles reste ouvert, offrant un dépaysement bas de gamme aux cars de touristes polonais visitant la capitale. Toits pagodes, statues de lions, dragons, vases en porcelaine, réplique de l’enceinte de la Cité Interdite, tout avait été fait pour rappeler l’Empire du Milieu. La Seine et la Marne faisant office de Mékong. Très vite tombé en désuétude, Chinagora est devenu le repaire des triades, ses pilotis de béton offrant un abri aux SDF et aux toxicomanes.
A 21h, dans les couloirs de l’hôtel, pas âme qui vive. Réfugié dans ma chambre, le petit poste de télévision pour seule compagnie, je zappais entre pornos hardcores et performances de chanteuses populaires chinoises. Au petit matin, depuis ma terrasse, le jardin intérieur offrait un spectacle de désolation : bassins à sec, fontaines hors-service, la végétation n’avait plus rien de luxuriant... Je n’aurai finalement pas goûté aux charmes de l’Orient, loin des fumeries d’opium du Lotus Bleu. Je n’aurai pas résolu les mystères de Pékin, laissant une question sans réponse : Etait-ce bel et bien Shaolin le meurtrier ?




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